De l’hôpital à l’informatique : le parcours inattendu de Gabrielle Allard

Suivre ses passions

Touche à tout, la jeune fille se confie sur son parcours : « J’ai toujours suivi mes envies. Mes formations dans le domaine de la nature n’ont pas été suivies par hasard car cela me passionnait. Mais une fois confronté à la réalité du métier, je me rendais compte que ce n’était pas fait pour moi. C’est pourquoi, agir pour aider les autres à travers la santé, m’a, pendant de longues années, donné l’envie de me lever chaque matin ».  

Pourtant, après plusieurs années en milieu hospitalier, où elle pratiquait des examens électrophysiologiques sur le cœur, les nerfs et le cerveau des patients, Gabrielle décide de tout plaquer pour amorcer un nouveau virage. Probablement le dernier de sa carrière, déjà bien remplie.  

« J’adorais mon travail et mes collègues. J’aimais ce que je faisais, mais la pandémie a tout changé », confie-t-elle. En effet, confrontée à une pression croissante et à une réduction des ressources, elle a peu à peu perdu le sentiment d’apporter une réelle valeur humaine à ses patients. « J’avais de moins en moins de temps à leur accorder et ça m’a usée. Je ne voulais plus de cette vie. »

Une rencontre qui change tout

C’est un hasard heureux qui lui a ouvert une nouvelle porte. Lors d’un spectacle, elle recroise un ancien camarade de cégep qui travaille désormais en informatique.  

« Il m’a parlé de son métier, de son quotidien, et j’ai trouvé ça fascinant », se souvient-elle. Séduite par cette perspective, elle lui demande d’observer son travail le temps d’une journée. L’expérience est une révélation : « Je me suis sentie plus à ma place en une seule journée dans son entreprise que pendant six ans à l’hôpital. Et en plus, en informatique… personne ne meurt. »

Malgré quelques appréhensions, rapidement envolées, elle décide de se lancer. Grâce aux économies mises de côté durant sa carrière en santé, elle s’inscrit au Centre de formation professionnelle des Riverains à Repentigny pour une formation intensive d’un an et demi en informatique. « C’était un gros pari, mais je savais que je ne pouvais pas continuer dans mon ancien métier. »

Se sentir enfin à sa place

Gabrielle découvre alors un environnement totalement différent, où elle s’épanouit pleinement. « Le centre, c’est comme une famille. J’ai tissé des liens forts avec mes camarades et les enseignants. »  

Enfin dans le milieu qui lui convient, elle apprécie particulièrement le côté concret et immersif de cette formation. « On ne fait pas que de la théorie, on démonte et remonte des ordinateurs, on apprend à gérer des réseaux et des serveurs. C’est hyper stimulant. »

Elle découvre aussi un véritable attrait pour le travail en milieu éducatif, un aspect qui va se renforcer lors de son stage au Centre de services scolaire des Samares qui confirme son envie de poursuivre dans cette voie et même, à terme, de revenir au au CFP en tant qu’enseignante. « Ce lieu m’a sauvé la vie, et j’aimerais pouvoir redonner un jour ce qu’on m’a offert. »

Une toute nouvelle vie

Car oui, cette reconversion l’a véritablement sortie d’un tunnel sans issue de secours. « J’étais au bord du gouffre, avoue-t-elle. Mais aujourd’hui, je vais bien, je suis heureuse ». Au-delà de l’aspect professionnel, cette nouvelle aventure lui a permis de s’épanouir à nouveau sur le plan personnel.  

Gabrielle est donc aujourd’hui convaincue d’avoir fait le bon choix, même si elle mesure l’ampleur du changement. « Passer du domaine médical à l’informatique, c’est un grand écart, mais, au final, je m’y retrouve.  

Cerise sur le gâteau, cette nouvelle aventure lui a également permis de rencontrer l’amour. « C’est un détail amusant, mais le frère jumeau de mon ami – celui qui m’a conseillé de faire ce DEP – était également présent pendant cette formation. Il est devenu mon conjoint. » Une preuve de plus que ce virage professionnel était le bon.

Gabrielle Allard est désormais prête à débuter sa carrière dans l’informatique, avec un objectif clair : évoluer dans le domaine éducatif et, pourquoi pas, enseigner à son tour. Un parcours atypique prouvant qu’il n’est jamais trop tard pour se réinventer et trouver sa place.

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Crédit: photo gracieuseté