Emploi : les défis du marché dans les Hautes Laurentides

Le marché de l’emploi sur le territoire de la MRC d’Antoine-Labelle est confronté à de nombreux défis, dont le vieillissement de la population et la difficulté de recruter dans certains secteurs. Malgré ces obstacles, des solutions existent pour attirer et fidéliser la main-d’œuvre. David Bolduc, directeur général de Zone Emploi à Mont-Laurier, met en lumière les enjeux et les pistes à explorer pour y faire face.

Les entreprises du territoire souhaitant recruter sont de plus en plus confrontées à de nombreuses difficultés. Parmi celles-ci, le fait que la MRC d’Antoine-Labelle soit l’une des plus vieillissantes des Laurentides.  

Selon David Bolduc, à la tête d’un organisme dédié à l’accompagnement des chercheurs d’emploi et des employeurs de la région : « ce phénomène démographique comporte des conséquences directes sur le marché de l’emploi, notamment une pénurie de travailleurs plus jeunes. On a beaucoup de 50 ans et plus en emploi et, parallèlement, on a un défi d’attractivité pour ramener des jeunes dans la région ». En effet, actuellement, le nombre de jeunes travailleurs continue d’être insuffisant pour compenser les départs à la retraite et les besoins croissants des entreprises et organisations locales.  

Des secteurs sous tension  

Principale conséquence : certains secteurs sont particulièrement touchés par le manque de main-d’œuvre. La foresterie, un pilier de l’économie locale, en première ligne. « Cette industrie est un secteur névralgique depuis de nombreuses années, mais rencontre des difficultés à trouver des employés qualifiés », observe M. Bolduc.  

De leur côté, l’industrie manufacturière et agricole souffre également de pénurie. « Ces secteurs sont en pleine demande de recrutement, mais au regard de l’actualité et des tarifs imposés par les États-Unis, ces emplois demeurent fragiles », continue l’expert.  

Les domaines de l’hôtellerie, de la restauration et des services ne sont, eux aussi, pas exempts de difficultés. « Ils font face à de grandes difficultés d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre. Ces métiers, qui ne sont pas toujours associés à des rémunérations élevées et souvent de type saisonnier ou précaire, peuvent rencontrer des difficultés de recrutement », comme l'explique David Bolduc.  

Le secteur de la santé et des services sociaux n’est pas en reste alors qu’il manque cruellement de main-d’œuvre pour combler des personnes disponibles. « On manque d’enseignants, d’orthophonistes, d’inhalothérapeute et de psychologue, ce qui pourrait, à terme, amener des bris de services à la population de la MRC ».  

Des formations adaptées, mais difficiles à déployer  

Le combat pour répondre à ces besoins de main-d’œuvre est long et difficile. Dans les pistes envisagées, l’adaptation de l’offre de formation semble s’imposer même si cela demeure difficile.  

Le directeur de Zone Emploi ajoute : « Pour certains métiers, nous avons besoin d’un nombre restreint de travailleurs diplômés et bien formés. Il est donc souvent complexe et peu rentable pour un établissement de formation d’ouvrir un programme pour seulement quatre ou cinq élèves. »  

De nombreuses initiatives ont cependant vu le jour, notamment la mise en place de formation en enseignement au primaire et secondaire, une formation en soins préhospitaliers d’urgence ou une formation en production animale, des domaines où il manque cruellement de travailleurs. « Si l’on veut lancer une nouvelle formation, il faut savoir que c’est très coûteux, car il faut se procurer de l’équipement et avoir le personnel disponible et qualifié, ce qui n’est pas toujours simple », explique-t-il.  

Cette réalité reflète la difficulté à anticiper et à répondre à la demande de main-d’œuvre, malgré les initiatives mises en place. « C’est un équilibre à trouver, mais les acteurs locaux font tout pour y arriver. Sans compter sur le fait que si les jeunes qui vivent ici, s’y forment et restent sur place, ce n’est pas le cas des personnes qui viennent d’ailleurs et y repartent une fois formées. »  

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Un taux de chômage particulier  

Le taux de chômage dans la MRC d’Antoine-Labelle est plus élevé que la moyenne provinciale et régionale. « Le territoire de la MRC d’Antoine-Labelle a souvent un taux de chômage qui correspond au double de celui de la région des Laurentides », précise David Bolduc. Alors que la région des Laurentides affiche un taux de chômage de 4,2 %, celui de la MRC d’Antoine-Labelle se situe entre 8 et 9 %.  

Cette différence s’explique en grande partie par la nature des emplois locaux, qui sont souvent saisonniers. « Si les saisons s’étirent, la personne peut rapidement arriver en fin de droit au chômage », explique M. Bolduc. Un phénomène qui rend encore plus difficile la gestion des périodes creuses pour les travailleurs.  

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