Aux premières loges des tendances de l’emploi et du marché du travail local, la Chambre de commerce du Cœur des Laurentides observe que le recours massif au télétravail stimule l’économie du territoire. Son directeur général, Alexandre Girard-Duchaine, revient sur les impacts que ce nouveau mode de travail peut avoir sur les entreprises locales.
Alors qu’il était encore exceptionnel, il y a 5 ans, le télétravail fait désormais partie du paysage économique local. Encore difficile à évaluer à l’échelle de la région, il est pourtant possible de constater qu’une quantité non négligeable de travailleurs à distance installés à Sainte-Agathe et Mont-Tremblant sont employés par des entreprises situées à l’extérieur.
Un impact positif pour l’économie locale
« La plupart des employés qui s’y installent pour travailler à distance le font pour des employeurs situés à l’extérieur vers Montréal ou encore Laval », souligne-t-il. Un constat qui n’empêche pas d’observer les retombées sur l’économie du territoire. « Il est clair que cette vague d’arrivées liée au télétravail après la pandémie a eu un impact très positif sur notre économie : de nouveaux ménages se sont établis ici, ce qui dynamise le marché immobilier, soutient la vitalité des commerces et contribue à la demande pour nos services », continue Alexandre Girard-Duchaine.
Mais un tel chamboulement du marché du travail ne pouvait pas se faire sans conséquences. En effet, l'usage plus fréquent du télétravail a aussi bousculé les habitudes des entreprises locales. « Le télétravail change les habitudes de consommation et oblige plusieurs employeurs à repenser leurs façons de faire, observe encore le directeur général de la Chambre. En 2025, s’adapter à cette nouvelle réalité est devenu incontournable et la plupart des entreprises comprennent qu’il faut composer avec ces transformations. »
Des différences selon les secteurs d’activité
Dans une région où les industries sont très variées, les impacts du télétravail ne se font jamais ressentir de la même manière. « Dans le commerce de détail, la restauration et le tourisme, le télétravail reste marginal, mais plusieurs employeurs ont tout de même revu leurs pratiques RH depuis la pandémie notamment en raison de la pénurie de main-d’œuvre (flexibilité d’horaires, attractivité, salaires, conciliation travail-famille). »
À l’opposé, dans certains secteurs davantage liés aux services, les entreprises ont adopté une pratique répandue. « Dans des secteurs comme les services professionnels, certaines entreprises ont mis en place des formules hybrides pour retenir leur main-d’œuvre », indique-t-il.
En effet, au-delà des impacts économiques, la réalité du télétravail dans la région est un moyen efficace pour lutter contre l’attractivité de plus en plus fortes des grands centres urbains. Pour attirer la main d’œuvre qualifiée, les employeurs ont donc dû s’adapter aux demandes et besoins des candidats. Et parmi ces derniers, la flexibilité offerte par le mode de travail hybride revient très souvent. Le télétravail est donc devenu une solution pour fidéliser les employés et attirer les talents dans la région des Laurentides.
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